Les fondations constituent la partie invisible de la construction d’ouvrages ou d’une maison. Mais le choix et la mise en oeuvre des fondations sont néanmoins cruciaux pour la résistance et la pérennité du bâtiment. En répartissant au mieux les descentes de charges des ouvrages, elles garantissent l’assise de la structure sur le terrain.
Les fondations superficielles et les fondations profondes sont les 2 types de fondations existants. Quelles sont les particularités de chaque type ? Et surtout, comment choisir si vous n’êtes pas expert du bâtiment ?
Connaître la nature de votre sol ou mandater un bureau d’études pour des analyses techniques sont les solutions. Explications à suivre.
Quel est l’objectif des fondations lors de la construction d’un ouvrage ?
Un ouvrage, quel qu’il soit, est soumis à des charges qui exercent une pression du haut vers le bas, appelées descentes de charges. Ces charges permanentes sont le poids propre de la structure du bâtiment (murs, toiture…). Auxquelles il convient d’ajouter les charges d’exploitation (occupants…) et les charges variables (vent, neige…).
Les fondations ont pour objectif de transmettre et répartir les charges du bâtiment pour que la structure reste stable sur le sol.
Deux types de fondations existent : les fondations superficielles et les fondations profondes.
Type de fondation le plus courant : les fondations superficielles
La plupart des constructions légères comme une maison individuelle recourent à ce type de fondation. Les fondations superficielles conviennent aux sols de bonne qualité dont la résistance est inférieure à 3 m de profondeur. Elles sont régies par le DTU 13.1.
Le choix peut se porter sur 3 solutions techniques en fonction de la répartition des charges (règle D/B<5, D profondeur et B base de la fondation) : semelle isolée, semelle filante ou radier.
Fondation superficielle avec semelle isolée
Appelée aussi semelle ponctuelle, cette technique désigne une fondation placée sous un poteau. Ponctuelle, car les charges et les fondations sous la structure ne sont pas considérées comme constantes. Elles sont localisées à un niveau précis, généralement sous les poteaux. La semelle isolée a une forme carrée ou ronde.
Fondation superficielle avec semelle filante
Au contraire de la semelle isolée, les fondations à semelle filante sont continues. Mise en place sous des murs porteurs ou des colonnes, la semelle filante stabilise la structure. Avec une surface d’appui plus grande, cette fondation limite les tassements sur sols hétérogènes. La semelle est dimensionnée de façon a être plus large que le mur porteur.
Fondation superficielle sur radier
Quand le sol est homogène, la fondation sur radier est mise en place pour diminuer la contrainte des charges appliquée sur le sol. La technique consiste à couler une dalle porteuse en béton armé sous toute la surface du bâtiment. Le radier, en plus de stabiliser la structure, sert de plancher à la construction.
Le 2e type de fondation : les fondations profondes
Lorsque le sol est de mauvaise qualité en surface ou peu apte à accepter les charges du bâtiment, des fondations profondes sont mises en oeuvre. Leur profondeur dépasse alors 3 m pour aller chercher le bon sol. Le prix de tels travaux est supérieur à des fondations superficielles.
Ce type de fondation convient à des immeubles ou ouvrages de grande dimension. 2 types de fondations profondes existent : avec pieux ou puits.
Fondation profonde avec pieux
Les pieux étaient à l’origine en bois, comme ceux utilisés pour les fondations des bâtiments de Venise. Aujourd’hui, les pieux sont en béton armé ou en métal, mis en oeuvre par forage. Longitudinaux, ils se composent d’une tête, d’un fût et d’une pointe. Leur diamètre varie de 0,60 m à 2,50 m.
Les pieux sont reliés entre eux par des poutres (longrines). Deux autres types de pieux existent en fonction des techniques de réalisation : les micro-pieux avec un diamètre inférieur à 250 mm et les barrettes (pieux en forme de H, de T ou de croix).
Fondation profonde avec puits
Les puits sont des fondations semi-profondes avec un diamètre large de 0,80 à 1 m. Soutenus d’abord par un blindage métallique, les puits sont ensuite comblés par des armatures puis remplis de béton. La mise en oeuvre est sans vibration et plus facile que des fondations avec pieux.
Fondations superficielles ou profondes : comment choisir pour un projet de construction ?
Vous l’aurez compris, la construction des ouvrages ne s’envisage pas sans une réflexion sur le dimensionnement et les types de fondations adaptés. En fonction du type d’ouvrage, les descentes de charges se calculent avec précision. Pour cela, il est primordial de connaître la nature de votre terrain ou, le cas échéant, de mandater une étude de sol pour la connaître.
Vous pouvez solliciter les services de la mairie et consulter le Plan de Prévention des Risques (PPR) de votre commune. En fonction de la nature du sol, vous connaîtrez les risques de tassements ou de glissements de terrain, d’inondation, de séismes…
L’autre solution consiste à mandater un bureau d’études pour réaliser une étude de sol géotechnique. Non-obligatoire, cette étude est recommandée avant votre projet de construction. Avec des échantillons prélevés sur votre terrain, le bureau d’études détermine la qualité du terrain (profondeur de l’assise, tassements admissibles…) et fixe les types de fondations appropriés.
Sachez enfin que les prix sont différents d’une entreprise à une autre. N’hésitez pas à solliciter des devis pour la réalisation de vos travaux de fondation. Même avec un prix du béton évalué à 100 euros le m3, le prix des fondations dépend intrinsèquement de la nature du sol. Le prix de la mise en oeuvre, la durée du chantier, le matériel utilisé sont autant de paramètres différents à rajouter pour évaluer correctement le coût de votre projet.